Histoire
Située à égale distance d’Ancenis, de Clisson et de Beaupréau, lieux chargés d’histoire, la commune de la Boissière du Doré dessine une pointe au Nord Est de la Loire Atlantique, aux confins de l’Anjou et de la Bretagne. Elle s’inscrit juste dans une boucle de la petite rivière de la Divatte, et se retrouve seule commune de la rive droite en Loire Atlantique. La Boissière du Doré appartient au canton du Loroux -Bottereau et est rattachée à la Communauté de Communes de Vallet.
Notre région, habitée par les Gaulois connut l’occupation romaine (56 av. JC,-275 ap JC). Mais les Bretons se révoltant, Rome se défendit derrière une ligne de points fortifiés, en établissant des garnisons à l’extrémité du territoire des Andecaves (Angevins) et des Pictons (Poitevins). C’est l’origine des Marches de Bretagne-Anjou-Poitou. Pour défendre ses frontières en Gaule, l’empereur romain fait venir des tribus nomades et guérrières, les Médalges, bientôt adoptées par les autochtones ; le pays des Médalges deviendra les Mauges.
Clovis ne soumit que quelques villes bretonnes et Charlemagne maintient les Marches. La lente construction de notre petit pays revient aux moines qui défrichent les forêts, cultivent la terre, taillent la vigne plantée par les Romains. On retient le nom de Martin de Vertou, Macaine d’Espetvan et de Florent de Mont-Glone. Autour des première églises se rassemblent de nouvelles paroisses qui dépendent de l’évêché de Poitiers.
Les invasions se succèdent (Bretons, Wisigoths, Saxons, Sarrazins, Arabes, Normands). Notre contrée, tiraillée entre les grands seigneurs nantais, angevins et poitevins, reste l’enjeu de discordes, va dépendre de la seigneurie de Champtoceaux, qui avec Nantes et Angers est une des trois principales cités chrétiennes de la région. Un des plus célèbres seigneurs, Foulque Nerra , s’empara de la seigneurie de Montfaucon en 1026 et à partir de ce moment-là, toutes les paroisses des baronnies de Champtoceaux et de Montfaucon sont attribuées à l’Anjou sur le plan féodal et attachées au diocèse de Nantes pour le spirituel, d’où l’expression “du diable d’Anjou et du bon Dieu de Nantes”. La Boissière dépendait à l’époque de la paroisse du Pället. Plus tard, la Boissière se joint à la paroisse de la Remaudière, créant ainsi un territoire de “marches communes. En 1224, le roi Louis VIII donne ces deux paroisses à Mauclerc, duc de Bretagne à condition que la terre garde les services qu’elle doit aux us et coutumes d’’Anjou.
On peut maintenant se demander pourquoi la Boissière du Doré est en Loire-Atlantique. En 1789, quand la Constituante décida de remplacer les provinces par des départements, la question ne souleva aucune difficulté pour les Marchs Angevines : les paroisses autour de Montfaucon et de Champtoceaux se retrouvèrent en Maine-et-Loire. Pour les Marches Communes, le Roi avait prévu en 1790 dans chaque paroisse, l’élection de représentants des trois Ordres. Dans nos petites paroisses, personne ne se rendit à Paris pour les représenter. Les deux paroisses furent donc réunies au département nantais. La Divatte perdit sn rôle historique de fontière de l’Anjou.
On connaît le nom des familles qui se succéderent dans le petit château fort situé à l’endroit du lieu-dit “La Cour” entre 1450 et 1839.
Il convient de signaler le passage d’un hôte de marque à la Boissière, à savoir le Père Louis-Marie Grignion de Montfort, grand prédicateur populaire, qui réveilla le sentiment religieux dans la région.Il évangélisa dans relâche la Bretagne, l’Anjou, le Poitou, la Normandie et la Saintonge. Il vient précher à Nantes, Vallet, Landemont et en 1708 à la Boissière du Doré. On conserve un souvenir de son passage grâce à un calvaire ; la salle municipale, autrefois paroissiale porte son nom. On ne peut s’empécher d’établir un rapport entre les missions du Père de Montfort et le soulèvement vendéen.
Si la Boissière du Doré n’a pas connu de bataille livrée sur le territoire de la commune, les habitants se révoltèrent contre les commissaires du District de Clisson dès 1793. On note le passage de la Rochejacquelein et on a calculé qu’une soixantaine de chefs de famille avait rejoint Bonchamps au Fief-Sauvin, armés de fourches et de gourdins, quittant famille et métier pour défendre la liberté religieuse. Une page sanglante marque notre histoire : la passage d’une colonne infernale, le 15 mars 1794, qui laissa derrière elle plus de 50 cadavres, dont des enfants et des personnes âgées.
Après la Révolution , la région s’apaise et Bonaparte rétablit la religion et la Boissière reprend vie autour de la paroisse, l’agriculture, l’artisanat et les foires.
Comme dans toutes les communes de France, la population sera marquée par les guerres mondiales, en particulier celle de 14-18. et l’Occupation.
En 1867, on construira la Mairie-école, en 1926 on installe l’électricité . La Boissière fera toujours preuve de dynamisme en particulier dans le développement des entreprises de briques, cageots, pallettes, mécanique de précision…… C’est aussi par son zoo qu’on connaît la Boissière aujourd’hui.
D’ici une vingtaine d’années, il est probable que la Boissière du Doré accueillera un millier d’habitants. La commune s’efforce d’accompagner cette croissance progressive, tout en désirant conserver à la Boissière son caractère rural et dynamique.
A l’origine, la commune portait simplement le nom de “LA BOISSIERE” dont l’orthographe a subi au cours des siècles diverses modifications (“BOISSELETTE” ou “BOEXIERE” au 16ème siècle, “BOIXIERE” au 18ème). Ces différentes appellations auraient un rapport avec le mot “BUXERIA” (buis), ce qui laisse à penser que notre commune aurait été par le passé très boisée.
En 1848, le Maire de l’époque, Arthur BARBIER DU DORÉ, ajoute à “LA BOISSIERE” son propre nom, ce qui fut de courte durée (jusqu’à son remplacement à la tête de la commune par ROUSSELOT). La commune retrouve alors son appellation simple jusqu’en 1917 où apparait de nouveau dans les registres de l’état-civil le nom de “LA BOISSIERE DU DORÉ”.
Une autre version consiste à affirmer que le qualificatif de “DORÉ” que l’on retrouve aussi dans des appellations de communes ou lieux-dits voisins, aurait pour origine les paillettes d’or véhiculées par les rivières (à SAINT PIERRE MONTLIMART, non loin d’ici, furent exploitées autrefois des mines d’or).
Mais quelque soit la version retenue, ce n’est qu’en 1962 – très précisément le 10 mai – qu’un décret signé du Premier Ministre de l’époque (en l’occurrence Monsieur Georges POMPIDOU) attribue officiellement à notre commune l’appellation que nous lui connaissons actuellement.
Notre commune est aux trois quart enfermée par la boucle de “La Divatte”, petite rivière du massif armoricain au sous-sol imperméable et au régime très irrégulier prenant sa source à l’extrémité nord de la commune du PUISET DORÉ, plus exactement à quelques centaines de mètres de l’étang des Bruyères aux Recoins, et se jetant dans la Loire à la Boire d’Anjou de LA CHAPELLE BASSE MER, après un trajet de 27 kms 900.
La Divatte est un nom d’origine gallo-romaine et aurait une signification mystique (étymologie voisine de “divin”). A travers les écrits historiques, on la trouve sous l’appellation de “Divetta” (1068) et de “Guivatte” (1652).
“La Divatte” marquait historiquement la séparation entre les provinces de Bretagne et d’Anjou, et reste encore aujourd’hui la frontière naturelle entre les départements de Loire Atlantique et du Maine et Loire à cet endroit ; sauf pour “LA BOISSIERE” qui, bien que située sur le versant Anjou, constitue une enclave puisque faisant partie de la Loire Atlantique, département auquel elle ne doit son appartenance qu’à une négligence de ses habitants : en effet, ceux-ci omirent d’envoyer des délégués à PARIS en 1789 lors du remplacement des provinces par les départements, pour donner un avis sur le sort qui leur serait réservé étant donné leur situation particulière (LA BOISSIERE faisait alors partie des “marches communes” de Bretagne et d’Anjou avec sa voisine LA REMAUDIERE). Cette absence eut pour conséquence le rattachement arbitraire de notre commune à la Loire Atlantique, au seul motif qu’elle dépendait au même titre que LA REMAUDIERE de l’Evêché de NANTES.
Le Maine et Loire perdit là une commune, et la Divatte son rôle historique de “frontière de l’Anjou”.
Patrimoine
L’article de l’été 2015 !
1 – LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL LOCAL
L’habitat rural est typique du pays du vignoble nantais. Les façades du bourg sont souvent ornées de génoises (corniches en briques et tuiles).
Dans les villages il reste quelques bâtiments dotés de remarquables lintaux cintrés faits de pierres de schystes dressées.
Certaines des fermes possèdent encore des granges à piliers ronds donc antérieurs à la révolution.
La fabrication de la brique s’est largement développée dès le début du XIX ème siècle en Loire inférieure, particulièrement dans la période de reconstruction qui a suivi les guerres de Vendée. Peu à peu elle a remplacé la pierre dans les linteaux, les encadrements et les corniches. Son caractère molulaire est utilisé pour calibrer les percements ou les piliers (afin d’éviter la retaille des briques).
De fabrication artisanale, les briques pleines (la chantignolle) possédaient des dimensions proches de 8 pouces de long par 4 pouces de large et 1 pouce d’épaisseur (soit 22x11x3 cm environ).
La chantignolle, de couleur claire, était souvent posée avec des joints épais au mortier de chaux. (source : Syndicat mixte du pays nantais – l’architecture rurale – page 17)
2 – LE PATRIMOINE RELIGIEUX
a) L’église actuelle date de 1899, l’ancienne ayant été considérée trop étroite pour la population et trop difficile à restaurer. La porte principale de l’église s’ouvre vers la route d’Ancenis alors que l’ancienne église présentait une entrée qui s’ouvrait sur la route de la Remaudière. On remarquera la forme originale du clocher qui fait penser à une tiare , peu fréquent dans la région.
Un aperçu général de l’édifice : l’église a été construite dans un style néo-roman avec ses arcs en plein cintre (la plupart des églises contemporaines sont néo-gothiques). A l’extérieur, les façades sont en pierres apparentes. Le porche est tout simple sans ornementation. Les chapelles rayonnantes qui correspondent aux sacristies donnent à l’église une silhouette bien spécifique.
Le clocher est de style néo-bysantin. La voute est formée d’une succession de coupoles sur pendentifs. Le transept avec 2 autres coupoles détermine un plan en croix latine. Le cœur est l’aboutissement de ce plan : une voûte en cul-de-four abrite l’autel. Très peu de chapiteaux sont décorés et le nombre de vitraux est restreint.
b) La croix de MONTFORT est située au lieu dit la rue des Vignes. Ce calvaire marqua le passage du Père de MONTFORT en 1708. Au fil du temps cette croix s’est dégradée et a été remplacée par de nouvelles.
c) La Chapelle de l’AUBINIERE fut construite avant la révolution en 1770. Elle avait la particularité de posséder à l’intérieur , au faîte du toit, un soleil, aujourd’hui disparu. (Cf page. 104 – 1000 ans d’histoire).
d) Le calvaire de la Brégonnière a été édifié en reconnaissance après le retour de tous les prisonniers du village revenus sains et saufs en 1945.
e) Les trois statues les plus typiques de la commune sont celles de Saint Joseph (1875) , de Notre Dame de LOURDES (1878) et du Sacré Cœur (1886). Elles s’élèvent sur de hautes colonnes assez originales et décorées chacune à leur façon. Les trois sont les œuvres de Monsieur Joseph VALLET, sculpteur de la région de la fin du XIX siècle.
Journée du Patrimoine – Septembre 2015